Je trace mes droites de charge et je constate que je devrais théoriquement avoir +/- 90V crête à crête d'excursion de grille à l'entrée de la PI.
Je fais mes mesures in situ, et là, je ne peux administrer plus de 21V à l'entrée contre les 45V attendus. Ensuite, on arrive au cut-off.
Les tensions relevés sont cohérentes : Ub=225V, Uak=185V, Uk=40V.
Après moult lectures, je me dis que le plus simple pour commencer serait de remonter la tension d'alimentation de cette triode (12ax7) et de doubler la valeur des résistances d'anode et de cathode. Cette modification devrait m'amener en DC à près de 200V d'excursion crête-à-crête, donc largement de quoi faire.
Je m'y attèle et je passe le tout à l'oscillo. Le résultat me laisse dans le mystère le plus total : j'ai gagné près de 20V d'amplitude admissible à l'entrée avant que le signal récupéré à la cathode ne s'altère, mais j'ai en revanche perdu près de 10V d'amplitude admissible à l'entrée avant que le signal récupéré à l'anode arrive au cut-off.
J'ai beau essayer de comprendre ce qui se passe, je n'y arrive pas. Comment, sachant que pour un cathodyne, du moment où les R d'anode et de cathode sont égales, l'équilibre est réalisé, comment se peut-il que l'évolution du signal soit tel à la cathode, et différent à l'anode (inversion de phase mise à part, bien entendu)???
Les tensions relevées sont cohérentes : Ub=300V, Uak=225V, Uk=75V, bien que j'étais en droit de m'attendre à une tension Uk plus élevée, de l'ordre de 90 à 100V.
Curieusement, le son overdrivé me semble meilleur. On ressent moins le raclement qui s'attachait à l'écrêtage du signal. En revanche, j'ai aussi comme l'impression d'avoir gagné en fuzz

Je pense donc qu'il y a véritablement une amélioration à apporter au niveau de la PI du 5E3; mais ses réactions me laissent pantois...
EDIT :
Bon alors, j'ai trouvé l'explication. En fait, l'excursion théorique d'un cathodyne est, à l'anode du moins, limitée par le bias des tubes de puissance qui suivent.
En effet, biasés à environ 22V, je ne pouvais envoyer un signal supérieur sur la grille des 6V6. Et la limitation du signal en sortie de la cathodyne, était due à la saturation du tube de puissance. Je ne m'explique pas encore pourquoi le phénomène ne se produit pas à la cathode, mais je continue de creuser.
J'ai donc augmenté la tension de polarisation des 6V6 et, oh miracle! j'ai gagné sur la saturation du signal de sortie à l'anode de la cathodyne.
J'en viens à me demander si finalement les transfo d'alim surdimensionnés de chez Mercury (380-0-380) n'ont pas leur raison d'être...
EDIT :
Bon, j'ai un peu l'impression de réinventer la roue, mais peu importe, je poursuis.
Un détail m'est revenu à l'esprit : si j'enlève les tubes de sortie, alors je retrouve une excursion de grille proche de ce qui était prévu sur le papier, soit environ 85V, et que ce soit à la sortie de l'anode ou de la cathode.
Ce sont donc les tubes de sortie qui modifient le comportement du cathodyne. La question suivante est de quelle façon et comment. Je soupçonne une question d'impédance de charge, mais il me faut comprendre pourquoi cela se manifeste beaucoup à l'anode et peu à la cathode.
Il y a aussi une chose que j'ai notée : la distorsion de croisement s'accentue à la suite de ces modifs (56k->100k ; 220k->470k ; 250R->470R et Ub=300v pour la triode montée en cathodyne). J'ai supposé que c'était dû à la polarisation des 6V6 qui avait augmenté (plus froid, donc plus proche du cut-off). Cela joue mais pas seulement; les autres modifs semblent aussi jouer leur rôle, mais de quelle façon...?